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La Société des Eaux de Guinée (SEG) à Kouroussa
L’eau c’est la vie dit-on. On pourrait ajouter que l’eau c’est la santé, mais aussi que la mauvaise eau peut être la source de beaucoup de maladies.
Kouroussa est situé sur un grand fleuve, mais la problématique de l’eau potable y a toujours été récurrente. Pendant longtemps il n’y a pas eu de service de distribution d’eau. Les puits indigènes, la récupération des eaux de pluie, et plus récemment (1990) les forages ont constitués les sources d’eau à la portée de la ménagère. Le premier système de distribution d’eau, « Ntjomo Pompé », datant du temps colonial, a été réalisé par le commandant de cercle pour son propre usage. Le réseau était restreint au plateau administratif situé au bord du fleuve. Il a fallu attendre l’année 1990-91 pour assister au commencement de la réalisation du premier service de distribution d’eau courante par la SEG (Société des eaux de Guinée). Le projet financé et réalisé par la coopération danoise a permis à certains habitants/quartiers de Kouroussa de bénéficier de l’eau courante en 1992-3(?). Malheureusement dès que les coopérants ont fini leur travail et ont remis les clés à la partie guinéenne, la mauvaise gestion et la corruption ont vite fait de gangrener l’entreprise. La revente des pièces de rechanges, le détournement de la dotation en carburant et la dilapidation des maigres recettes ont vidé l’entreprise de sa substance. Ce n’est qu’à l’arrivée d’une nouvelle équipe, l’actuelle (2015), que la SEG-Kouroussa est de nouveau au service de la population.
L’équipe est constituée par quatre personnes.
Le chef de l’équipe est le directeur du centre (Yamoussa Soumah). Deux techniciens (Moustapha Condé et Lansana Camara) sont en charge du pompage et de l’entretien des machines et du réseau. Un gestionnaire/financier (Aboubacar Kaba), agent de zone, complète l’équipe. Cahin-caha, l’équipe fait fonctionner leur outil de travail pour permettre à la population de jouir en toute saison d’un peu d’eau courante et potable. Cet engagement est loué par la population. Cependant avec l’évolution démographique de la ville cet effort commence à ressembler à une goutte d’eau dans le désert. En effet le réseau actuel avait été dimensionné sans tenir compte de l’effet du boom aurifère sur la population de Kouroussa. En quelques chiffres la situation actuelle (2015) se laisse décrire :
– trois (3) forages, tous situés au bord du fleuve en aval du pont ferroviaire et de l’ancien port fluvial ; ils totalisent un débit de 42 m3/h
– deux groupes électrogènes de 65 kW chacun
– deux cuves à gazole de 10’000 litres chacune
– un château d’eau d’un volume de 227 m3 et de 13m50 de hauteur maximale.Il est situé près du marché central sur un des points les plus élevés de la ville. L’écoulement dans le réseau se fait par l’effet de la gravitation
– trois bâtiments : le premier est le siège de la SEG dans la cours du château d’eau (voir la photo de l’équipe devant le bureau). Les deux autres, constituant la base , se trouvent au bord du fleuve proche des forages : un bâtiment technique abritant le système de pompage et en face un autre servant d’habitation au technicien avec un magasin de stockage des pièces de rechange
– le réseau de 15 km couvre la basse/ancienne ville et les quartiers autour du marché.
– les hommes
Directeur :
Soumah Yamoussa
Financier :
Kaba Aboubacar
Techniciens :
Camara Lansana
Condé Moustapha
Depuis 1993 la ville de Kouroussa a grandi à cause de la parution à sa périphérie de champs aurifères dévolus pour le moment à l’exploitation artisanale. Avec l’arrivée de cette nouvelle population, de nouveaux quartiers sont nés, et les anciens quartiers se sont densifiés. De nouveaux investissements sont donc indispensables pour répondre au besoin de ces nouveaux consommateurs. Il faut souhaiter que les autorités entendent les doléances/cris des citoyens de Kouroussa : L’eau est une nécessité, l’électricité n’est qu’une commodité !
Je remercie Monsieur le Directeur et son équipe pour leur collaboration lors de la préparation de cet article. La population de Kouroussa se joint à moi pour leur dire « I ni Ké ».
Nanténin Mamadi KEITA dit Mamadi4
Basel/kouroussa Février 2016