Article dans l’Alsace : « Il a fallu un peu de temps… »
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Daté du 6 mars 2010. Auteur : Jérôme Gil.
Les élèves de la 2nde G du lycée Jean-Jacques Henner d’Altkirch, soutenus par ceux de la 1ère ES1, ont fait le pari de remplir de matériel scolaire un conteneur de 33 m 3 et de l’envoyer aux écoles de la ville de Kouroussa en Guinée. Cet après-midi, une grande collecte est organisée à d’Hausgauen.
Il a fallu un peu de temps pour que le « projet Guinée », proposé en septembre dernier par Hervé Lefebvre, professeur
de physique-chimie au lycée Jean-Jacques Henner d’Altkirch, se mette en place.Le temps pour ses élèves de la classe de seconde G, de s’approprier l’idée : collecter du matériel scolaire (manuels,
cahiers, stylos mais également tables, chaises, tableaux de classe, armoires, etc.) auprès des établissements du
secteur mais également des particuliers afin de l’envoyer aux écoles de Kouroussa, en Guinée (lire par ailleurs).
Car lorsque leur professeur principal leur a présenté ce projet, il restait tout à faire. Ou presque. « Rien n’était écrit à
l’avance. Je les ai prévenus dès le départ : « C’est nous — vous et moi — qui allons écrire cette histoire ». Elle s’est
donc construite au fur et à mesure », explique Hervé Lefebvre.Avec l’aide de Franck Rousset, professeur d’histoire-géographie, Chantal Le Chanony, professeur d’anglais, et Pascal
Rosselli, professeur de français, les élèves ont alors commencé par faire connaissance avec la Guinée.Histoire du pays, textes en anglais sur l’Afrique ou encore étude du roman de l’écrivain guinéen Camara Laye, «
L’enfant noir », les élèves ont découvert petit à petit la culture et les réalités d’un pays. « On ne connaissait pas grand chose sur la Guinée avant, concède Romain. On savait juste que c’était en Afrique, c’est tout. » « Moi je croyais que la
Guinée se trouvait en Amérique du sud », sourit un de ses camarades.Rien n’était écrit à l’avance
« Ce travail a permis à la classe de se projeter dans ce projet. Avant tout, il fallait qu’ils y adhèrent, souligne leur
professeur. Un jour, un élève m’a dit : « À partir du moment où j’ai compris quel était mon rôle dans ce projet, j’ai eu
envie de m’engager ».Aujourd’hui, le projet est lancé. Et bien lancé. « On doit avoir récolté déjà près de 2 500 livres, essentiellement des
manuels scolaires », calcule-t-il.Et les élèves n’ont pas ménagé leurs efforts. Envoi de courriers aux établissements scolaires du secteur, tour des
mairies mais également des papeteries ou des supermarchés, information de la population : les élèves ont multiplié les
actions au cours de ces derniers mois.Et si le matériel récupéré jusqu’à présent provient essentiellement des collèges (Dannemarie, Altkirch et Illfurth) et des
communes (Roppentzwiller et Heimersdorf), les élèves s’adressent aujourd’hui à l’ensemble des habitants du Sundgau
en organisant une grande collecte à Hausgauen (lire encadré). D’autres manifestations suivront encore.Car l’objectif qu’ils se sont fixé est de taille. Très exactement 33 m3. Où la taille du conteneur qui doit, à terme,
transporter l’ensemble de ce matériel à destination de Kouroussa.« Je pense qu’on pourra le faire d’ici le mois de juin 2011, estime Hervé Lefebvre. Si au départ, on pensait pouvoir
remplir le conteneur d’ici la fin de l’année, on s’est vite rendu compte qu’il fallait plus de temps. Cela représente
plusieurs dizaines de milliers de livres. L’objectif est quand même de pouvoir les acheminer avant que ces élèves ne
quittent le lycée. »D’ici là, tout le matériel est stocké dans un coin des ateliers du bâtiment des sections professionnelles qui, à l’image de
la classe de Didier Berkati, professeur en génie mécanique et automatisme, sont venues prêter main forte à leurs
camarades.« Ils s’occupent de réparer les vélos qu’on a pu récupérer », rapporte leur professeur.
Un effet boule de neige qui a entraîné également les élèves de la 1 re ES1 qui ont également rejoint le projet. Avec
Valérie Van Camp, ils s’occupent notamment de la réparation des livres usagés.Car « une fois qu’on a récupéré des manuels, il faut les trier, les classer et les réparer si besoin », souligne Hervé
Lefèbvre qui peut compter sur le soutien d e son ami d’origine guinéenne, Mamadi Keita qui les accompagnera jusqu’à
l’acheminement du matériel en Guinée (lire par ailleurs).
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