Le doyennat

  • La genèse du « doyennat » de Kouroussa

    1. Le « Amanna » et sa capitale Kouroussa.

    Le «Amanna» est une vaste région dans la préfecture de Kouroussa. Il s’étend sur les deux rives du fleuve Niger. Il fait limite au nord avec le « Bassando », au sud avec le « Sankaran », à l’est avec le « Batè » (Kankan) et à l’ouest avec le « Balia ».
    Jusqu’au 16ème siècle, le « Amanna » était occupé par des guerriers bambaras. C’est à l’arrivée de Moussa-Baman, chef de guerre de Bandannin-koro (Nyagassola-Siguiri), que les occupants bambaras furent chassés et la zone occupée par les Kéita. Moussa-Baman s’installa à Ballato. Ses descendants commencèrent à occuper les deux rives du Niger en amont. Le premier fils Mori-Déman fonda Kouroussa au 17ème siècle sur la rive gauche. Le second fils, Koumandjan, créa et s’installa à Koumana sur la rive droite du fleuve. Ainsi de ses descendants naquirent les villages de Sanankoro crée par Nafina-Daman, Kato crée par Nafina-Doubani, Saman crée par Nawali, puis Babila, Korala, Fissadou, Coroban et Sangbarala plus tard.

    2. La formation des six clans Keita de Kouroussa.

    Les six clans Keita de Kouroussa ne sont pas nés à la même période. Les descendants de Mori-Déman ont formé les clans selon la lignée de naissance, du grand frère au petit frère. Ainsi, Bagbè-Sadi, Fran-Madi et Doussou-Koumanna formèrent les clans des grands frères (Sando-Gbassaba) ; les cadets, Layiba, Nansama et Mamoudou créèrent respectivement Koulakolayia, Nansamaya et Worobèténinna (Doula-Gbassaba).
    Ces clans furent les administrateurs de la communauté de Kouroussa. Ils menèrent avec sérénité la vie publique du village tout en préservant jalousement les coutumes et les mœurs des populations jusqu’à la colonisation. A l’arrivée du colonisateur à la fin du 18ème siècle, pendant les soixante ans que durera la colonisation, c’est parmi ces clans que seront choisis les chefs de canton – évidemment ils portent tous le nom de famille Keita :
    – Kanseréba
    – Tènindjan-Mamadi
    – Nagnalen-Solomani
    – Kélèfa
    – Kélèti
    – Doubalaye
    – Namori
    – Mamby
    – Karifa

    3. Le doyen et le doyennat.

    Le doyen du village est issu de l’un de ces clans en respectant scrupuleusement l’ordre fixé par la lignée et le droit d’aînesse. Lui et ses conseillers sont les gardiens vigilants, certains diront les conservateurs, des coutumes. L’histoire se souvient encore du prénom de quelques uns parmi ces doyens – évidemment ils portent tous le nom de famille Keita:
    – Worokodo
    – Kodjou
    – Sadiba
    – Nanténin-Mamadi
    – Namakodo
    – Kaaba-Kélèti
    – Agbè-Mamadi
    – Nankouman
    – Assa-Sori
    – Sayon
    – Douwa, l’actuel (2011) doyen

    L’auteur :

    Djakoly Sékou KEITA
    Instituteur
    Kouroussa

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